Baie du transept sud | XIIIème
Cathédrale Notre-Dame
Chartres, Eure-et-Loir (28)
Célèbre pour son unité architecturale et ses dimensions inégalées pour un monument religieux du XIIIème siècle; Notre-Dame de Chartres est aussi l’une des cathédrales les plus illustres puisqu’elle abrite le plus grand ensemble de vitraux médiévaux qui reste aujourd’hui l’un des mieux conservés.
La restauration de la baie du transept sud nous a été confiée en 2008. L’ensemble se composant de 5 lancettes dominées par une rose monumentale dont les verres étaient extrêmement encrassés. L’intensité des couleurs ainsi que la lecture des vitraux avaient fortement été altérées par la pollution et de nombreux dépôts. L’objectif de cette restauration était donc double: faire revivre la palette chromatique des verrières de Chartres et leur redonner une lisibilité.
Les couches épaisses de dépôts présentes sur la quasi totalité des deux faces des panneaux de la rose et des lancettes ont été patiemment retirées. Pour la face interne, il fallait préserver les zones altérées des peintures relativement fragiles tout en redonnant à la baie son éclat. Ce travail minutieux de nettoyage, réalisé par touches et avec un coton, a dû être répété à plusieurs reprises sur certaines zones fortement opacifiées. La difficulté résidait par certains endroits à ne pas confondre l’épaisseur blanchâtre et fine qui s’était installée uniformément sur les verrières, avec le lavis de la grisaille incolore, ce qui aurait provoqué la perte irréversible de la peinture.
Toutes les verrières de la cathédrale de Chartres que nous avons restaurées comportaient des panneaux posés à l’envers, la peinture étant donc exposée vers l’extérieur. Nous les avons donc refixés dans le bon sens au sein de notre atelier. Les peinture en grisaille ont été fragilisées avec des pertes de matière aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’édifice mais restaient globalement en bon état.
Certains sujets étaient toutefois coupés par les plombs de casse ou par les bouche-trous hérités de précédentes restaurations et qui gênaient la lecture des personnages. Nous avons donc été obligés de dessertir partiellement ces panneaux afin d’authentifier la coupe des pièces, puis recomposer et réassembler les éléments par collage, sans recourir à l’usage du plomb, pour reconstituer le dessin d’origine.
Lors de la repose, tous les panneaux des lancettes ont été encadrés par un châssis en laiton et un procédé de ventilation a été mis en œuvre sur la rose afin d’assurer un circuit d’air en haut et en bas de chaque module pour limiter tout phénomène de condensation et ainsi préserver l’œuvre.