Les 7 jours de la création
Carmelo Zagari
Eglise Saint Lubin – Saint Lubin des Joncherets (28)
Cette commande était notre deuxième collaboration avec le peintre Carmelo Zagari, nous avions travaillé ensemble sur la Chapelle des Mineurs de Faymoreau deux ans aupravant.
Pour répondre à cet appel à projet, c’est Emmanuel Putanier qui proposa la candidature de Zagari pour réaliser les vitraux destinés à remplacer les verrières à losanges des sept baies hautes de la nef de l’église St Lubin.
Le thème imposé -« les sept jours de la création » – a été choisi par Monseigneur Aubertin, alors évêque de Chartres. Zagari réalisa de grandes maquettes peintes sur papier et sur toile, s’appropria les textes religieux pendant plusieurs semaines afin de s’imprégner du sujet et de réfléchir aux multiples possibilités et contraintes qu’impliquent le lieu et la mémoire de ce patrimoine historique.
De ces maquettes, sept sujets iconographiques en sont ressortis:
Vitrail 1: La lumière fut I Vitrail 2: Les eaux, le ciel I Vitrail 3: Le partage I Vitrail 4: La vie
Vitrail 5: Les animaux I Vitrail 6: Eve & Adam I Vitrail 7: Repos
Pour la réalisation des panneaux, nous avons utilisé la technique traditionnelle des verres découpés et assemblés au plomb. Les barlotières font partie intégrante de l’œuvre et créent volontairement une dynamique forte.
Comme pour Faymoreau, nous avons pris le parti d’utiliser les plombs pour souligner le tracé des dessins. L’imagerie des baies est simple mais fournie et donc très complexe dans sa composition. La superposition fond-forme-surface s’est imposée, la couleur amenant la forme et vice-versa, ce qui a demandé quelques élans d’ingéniosité pour le découpage du verre. Le modelé des personnages et des animaux a été travaillé en grisaille sur la base de verre industriels ou teintés par l’atelier.
Aux baies hautes de la nef s’ajouteront deux nouvelles baies situées dans la partie basse de l’église: Ecce Homo et les noces de Cana qui fonctionnent en relation étroite avec les sept premiers panneaux réalisés. Les baies hautes engagent un cheminement vers le chœur tandis que les plus basses nous emmène vers des écrits bibliques et des scènes de la vie spirituelle.
Pour Ecce Homo, le vitrail saynète du XVIème a été conservé en insert. Pour le reste de l’œuvre, la vie terrestre y est peinte comme une narration faussement naïve alors que le Christ surdimensionné, à la fois divin et homme, est travaillé dans un dessin réaliste.
Les Noces de Cana, on retrouve le même modèle que dans Ecce Homo, mais en plus jeune. Il y a un contraste évident et voulu par Zagari entre le réalisme des personnages et les éléments de décors de l’image pour donner l’impression d’une scène intemporelle.